samedi 14 janvier 2012

Peu importe où

En sortant de chez Marina, j'ai fait le tour du pâté de maisons et je suis passé devant chez Mirta en comptant les étages jusqu'au cinquième, là où les fenêtres deviennent plus petites – trop petites? – parce que le toit commence à s'incliner.

Le long de Defensa jusqu'à la Place de Mai, j'ai mieux compris d'où venait cette inquiétude qui était montée peu à peu dans la cuisine de Marina: déménager à Buenos Aires, peut-être dans l'appartement de Mirta, peut-être dans un autre, ça voudrait dire me séparer de mes racines, ces racines dont je suis encore persuadé, même s'il me semble de plus en plus probable que je n'en suis de loin pas à ma première vie, qu'elles me servent de fondements.

Alors je pense à mon cher Leveratto – D'accord, les montagnes te manquent, mais à quel point? –, je pense au titre de ce blog, à mon envie de détacher ses textes de tous les lieux pour laisser la place au seul endroit qui soit véritablement important, celui où je suis quand j'y suis, et cette réplique d'un maître à son élève, grand classique des textes bouddhistes, fait son chemin jusqu'à la page: Quand on te demandera où tu es né, tu diras que tu as oublié.