dimanche 5 février 2012

Acoyte 461 3C

Ce matin, je me suis réveillé tôt: le ventilateur au-dessus du lit faisait à peine bouger la masse d'air entassée dans la chambre. Je l'ai mis sur deux, je me suis couché sur le ventre et j'ai senti très clairement planer sur ma nuque la menace d'un torticolis féroce.
Étant donné que Jano ne méritait pas de mourir congelé sous le nouvel air conditionné du salon – Dieu sait si le monde a besoin de marionnettistes, surtout chiliens! –, pourquoi ne pas aller faire un petit tour, histoire de profiter de cette première demi-heure de soleil où la soupe du jour se laisse encore respirer sans trop se faire prier?
Depuis la terrasse de la Tolva qui venait d'ouvrir, je me suis mis à suivre les aller et retour de nos nouveaux voisins du rez-de-chaussée.
Ils ont traversé Avellaneda en courant – le feu était rouge – avec un matelas deux places sur la tête. Ils sont revenus en faisant la causette.
Ils sont passés avec un sommier. Ils sont revenus en rigolant.
Ils sont passés avec une étagère, toujours sur la tête, et je me suis dit qu'on était le premier samedi du mois, le jour des déménagements.
Quand j'ai cherché dans ma poche de quoi payer mon café et mes trois croissants, j'ai réalisé que ça faisait pile cinq ans qu'on avait emménagé au 461 3C.