mercredi 7 mars 2012

Deux doigts de détachement

Quand Gustavo a dit qu'à moment donné, pour pouvoir continuer à avancer, il fallait tuer le maître et même tuer Bouddha – le détachement, ah là là, toujours le détachement –, j'ai fait un flingue avec deux doigts et j'ai passé mon autre main dessus pour le charger.

Depuis je suis sorti du Furaibo, pendant tout le trajet en taxi à côté ma chère future victime, pendant les quatre blocs le long d'Acoyte jonché des sacs-poubelle éventrés par les cartoneros, pendant que notre ascenseur taquin redescendait du cinquième étage pour lequel il s'est pris d'affection au point d'y remonter, systématiquement, avec enthousiasme, sans que personne ne lui ait rien demandé, depuis cette petite heure que le texte de l'entrée d'aujourd'hui s'est mis à tourner dans ma tête, j'essaie de me rappeler le prénom de cette avocate qui vient presque à toutes les rencontres et à qui j'ai fait un clin d'oeil en soufflant sur mes deux doigts encore fumants histoire de me rassurer sur la finesse de mon gentil petit gag.