samedi 10 mars 2012

Un petit tango?

– Ça va?

– Ouais... plus ou moins.

– Tu veux danser un petit tango avec moi?

On se met à danser sur le parquet de notre salon, en pantoufles, sur le dernier morceau de ce CD de Piazzolla que Celia a mis quand je suis rentré de chez mon cher Leveratto, ce Sur qui se glissait jusqu’à notre lit où je me suis couché dans ce vendredi soir d'été humide et lourd, ce Sur qui me rendait triste et qui, petit à petit, se mettait à me dire que ma vie était ce qu'elle était, rien de plus, rien de moins, que c'était très bien comme ça.

Nos ventres se frottent l'un contre l'autre. Il faut choisir entre les pas qui peuvent se faire et ceux qui demanderaient plus de place, ceux qu'on n'a pas encore oubliés et ceux qui auraient besoin de meilleures chaussures que ces pantoufles d'hôtel que Celia vient de perdre, ces pantoufles blanches qu'elle va rechercher sous notre table à manger qui est aussi notre bureau.

Alors on recommence à danser, tout doucement, joue contre joue, jusqu'au dernier accord de cet enfoiré de Piazzolla.