samedi 14 avril 2012

Swiss Medical: soins à la carte

De passage chez Swiss Medical pour payer nos factures du mois, j'en profite pour demander une carte d'affilié provisoire. En effet, je me suis rendu compte il y a quelques semaines – c'était chez le kiné – que ma carte n'était plus valable depuis fin 2010 et que celle qui m'avait supposément été envoyée à ce moment-là n'était jamais arrivée.

– Mais, il y a toujours quelqu'un chez vous?

– Si je vous dis qu'on travaille les deux à la maison!

Du coup, la gentille dame au bout du téléphone, un poil énervée quand même, a fini par daigner m'envoyer une carte de rechange qui n'est, elle non plus, c'était prévisible, pas arrivée. Cette fois, c'est ma dentiste qui a refusé de soigner ma carie tant que je n'avais pas une carte en bonne et due forme.

– Tu peux aller à la succursale, juste de l'autre côté de Rivadavia: ils vont te faire une carte provisoire.

Ni une, ni deux, je traverse la "plus longue avenue du monde" et j'en profite pour demander à la jolie demoiselle qui me reçoit chez Swiss Medical des nouvelles de ma carte envoyée, soi-disant, il y a deux bonnes semaines.

– Elle est en route. Il y a toujours quelqu'un chez vous?

– Il se trouve que, ma tendre épouse et moi, nous travaillons tous deux à la maison...

– Ah. Mais, là, je peux rien faire, il faut attendre que la poste ait retourné la carte au siège central. Alors, tu les appelles et tu leur dis d'envoyer la carte ici, à la succursale de Caballito. On t'appelle quand elle est arrivée et tu passes la chercher, c'est plus sûr.

Donc, me voilà, chez Swiss Medical, à demander une deuxième carte provisoire, parce que ma carte, la vraie, a effectivement été retournée au siège central, mais qu'il faut encore compter une semaine pour qu'elle fasse cinq petits kilomètres le long de Rivadavia et que ma carte provisoire, la précédente, celle que j'avais fait faire en sortant de chez le dentiste, vous vous souvenez, arrive à échéance dans deux jours. Alors, avec cet accouchement qui approche dangereusement, on n'est jamais trop prudent: il manquerait plus qu'ils refusent de me donner un lit à côté de Celia à la Suizo-Argentina!

En rangeant ma carte provisoire, rutilante, dans la petite poche de mon Moleskine, je tombe sur la photocopie de mon passeport tout écornée que je garde là au cas où, mais que personne ne m'a jamais demandée depuis passé cinq ans. Je n'ai pourtant pas le temps de me laisser aller à ma nostalgie identitaire: on m'appelle à la caisse. De nouveau mon cher ami spécialiste en conversion de devises qui me fait un sourire hésitant: lui aussi, il doit commencer à trouver la situation cocasse.

– Alors, à combien le dollar?

– Attends, je regarde... 4.37.

– Merveilleux! Moi, j'étais à 4.40: on se rapproche, on se rapproche!

– T'as de la chance, hier, c'était encore à 4.33... Je peux de nouveau te rendre en pesos?