lundi 4 juin 2012

Les Poésies verticales par-dessus les mers

Une note, de 2010:

"Et là, un mail de maman qui vient de recevoir le Juarroz et qui a beaucoup aimé. Ça me remplit de joie, vraiment, c'est chouette. Du coup, une ouverture par-dessus les mers, par-dessus l'Atlantique, une communion avec sa lecture dans la nuit du printemps suisse, dans le parfum de son jardin de Tolochenaz. Tout est simple et possible. Et l'écriture, du coup, retrouve de la place.

Continuer d'observer ces mécanismes, de voir ce qui rend possibles les mots, ce qui les complique, ce qui les épaule, ce qui les éloigne. Me laisser aller à cet espace de la nuit, à cet espace des nuits, à cet amour qui me relie à maman par-delà les distances, cette image de cet amour qui me relie aux autres êtres mais que je suis pour le moment incapable de percevoir et de sentir.

Je me sens avec elle, je me sens en sa compagnie en train d'ouvrir son Juarroz au couteau, en train de penser à son romantisme adolescent, à la mort de son papa, à la mort du mien, à l'infini. Je suis heureux d'avoir pu la toucher là, d'avoir pu partager ça avec elle à travers la distance. Petite rupture de l'espace, petite rupture du temps. C'est ça qui importe, c'est tout ce qui importe, le reste est là en plus."