lundi 23 juillet 2012

Angélique

Vous savez, ces fleurs, c'est pas les miennes. C'est une dame qui a racheté le chalet et puis qui est morte mais son mari monte jamais. Alors il le loue, le chalet, mais y a jamais personne qui monte c'est pour ça que j'ai dit que c'est moi qui m'occuperais des fleurs. Je les coupe aujourd'hui parce que demain, c'est la canicule pour deux jours et dans la vallée on dit depuis très longtemps, mais ça intéresse plus personne, qu'il faut jamais couper l'herbe avant la canicule parce que ça dégage une odeur de putréfaction: vous pouvez essayer à côté de chez vous, vous coupez un tout petit bout et puis vous verrez.

Moi, je suis née à La Sage, mais j'ai fait mes études à Sion et puis à Martigny et puis à Fribourg, chez les bonnes soeurs, mais elles étaient déjà bien vieilles à l'époque alors elles doivent déjà toutes être là en haut. Je voulais faire professeur d'activités manuelles mais un jour mon père m'a téléphoné et il m'a dit "Tu voudrais pas t'occuper de la Poste?" Toutes mes études, ça servait à quoi? Mais je suis revenue. Non, c'est pas moi qui m'occupe de ces trucs du Népal, on a déjà bien assez de pauvres ici, il suffit d'aller voir à Sion. On va déjà s'occuper des gens d'ici. Moi, c'est Angélique, c'est un prénom pas courant. Pierre? C'est un grand saint ça, celui qui est aux portes du paradis et qui accueille ceux qui ont le droit d'y être.