samedi 21 juillet 2012

Juste cette plénitude simple et vide

Une note, de 2010:

"Quand je suis sorti de chez la maman de Rubén pour l'accompagner à l'arrêt de bus pour chercher son ami, j'ai senti très fort l'espace autour de moi. Je me suis senti dans le même état que souvent le dimanche, parfois à Grandson, parfois à Lausanne, souvent après le dîner de Noël, ce sentiment de vide, ce sentiment d'absence absolue de particularité du moment, d'absence absolue de particularité du paysage qui m'entourait, mais de grande plénitude simple, tellement simple qu'elle est à deux doigts de passer inaperçue, cette plénitude dont je commence à savoir qu'elle est la vraie plénitude, pas celle qui fait vibrer, pas celle qui projette dans des lendemains qui chantent, juste cette plénitude simple et vide, cette plénitude vide à l'intérieur du moment absolument présent. Bien sûr, ça ne dure pas, mais je suis heureux d'y être attentif, je suis heureux de savoir reconnaître ces moments. Je sais maintenant que la plénitude véritable est celle-là, qu'il n'y en a pas d'autre et qu'elle est à portée de main."