vendredi 14 décembre 2012

Les indéniables vertus de l'Inquisition

L’oncle Charles avait décidé d’inviter le curé du village pour un light supper et on allait profiter du beau jardin de la maison de famille de San Vittore pour deviser au sujet de la spiritualité, de la religion, des mérites relatifs des œufs au plat et du bacon.

Que le père Dominique trouve que les bûchers de l’Inquisition avaient du bon et qu’il faudrait sans doute les remettre à la mode – mais non, c’est pour rire! – ne regarde que lui, mais en repensant à ces énormités qui n’avaient même pas réussi à vraiment m’énerver, je me suis dit que quelque chose clochait dans mon attitude et la réponse que m’avait faite Gustavo m’est revenue à l’esprit.

– Quand on juge l’autre, on se sent au-dessus de lui, quand on apprend de ce qu’il fait et de ce qu’il dit, on se situe au-dessous de lui: on se dit qu’on pourrait très facilement tomber dans le même piège que celui dans lequel il est tombé et qu’on ferait mieux d’être très attentif à ce qu’il est en train de nous montrer.

En aidant le père Dominique – clin d’œil appuyé à Celia – à terminer ses phrases définitives qu’il hésitait, mais pas très longtemps, à rendre tout à fait explicites, j’étais naturellement tout aussi loin de ce "beau discours de l’Amour de Dieu pour tous les hommes" que lui.