lundi 21 septembre 2015

Ta dernière nuit

Ça fait presque un an que tu es morte.

Vendredi, je suis allé aux bains de Charmey. En écrivant mon journal dans le train, j’ai su qu’il fallait que je reprenne le texte de notre dernière nuit à l’hôpital d’Aubonne.

Je me suis assis à la cafétéria et je suis revenu près de toi, au milieu des odeurs d’huiles essentielles et de chlore. Ta respiration qui s’arrête, qui repart, la grande terrasse, les Alpes de plus en plus lointaines, les mantras et les sutras que j’ai fini par ne plus vouloir entonner.

Sous les jets d’eau chaude en face des montagnes, le texte a continué à prendre forme: il a choisi des chapitres courts, au plus près de cette vie en train de te quitter.

Après une croute au fromage, le Sapin était trop bruyant pour te retrouver. Alors j’ai pris le bus jusqu’à Bulle, le train jusqu’à Romont et je me suis posé au Terminus pour finir de traverser Ta dernière nuit.