mercredi 14 octobre 2015

Au bord du monde

Sur la fin de la nuit, je n'ai pas pu me rendormir après avoir changé les draps mouillés d'Ineo et raconté une histoire à Lucie qui avait peur peur peur. Je me suis senti très seul, comme j'imagine qu'on peut se sentir juste avant la mort. Toutes les images qui me venaient étaient des images séparées.

Petit à petit, je me suis mis à tisser des liens, avec mon lit, avec ma chambre, avec ceux qui dormaient dans notre maison, j'ai senti de la chaleur qui naissait de ces contacts en train de se faire.

Au moment où j'étais en train de glisser dans le sommeil, Ineo s'est réveillé pour de bon. Alors je l'ai pris dans notre lit et j'ai joué avec ses petits doigts en pensant à cette solitude qui avait scintillé quand je m'étais ouvert à elle, quand j'avais entamé simplement la discussion.

Je sais à présent comment ne plus être au bord du monde.