lundi 9 novembre 2015

Se sentir vivant en le faisant

– En fait, tu sais, j'ai l'impression que quand je suis arrivé, mon texte, c'était un gros menhir bien terminé qui ne me plaisait pas, que j'arrivais plus à bouger et dont je savais plus trop quoi faire... Marianne a sorti son marteau et son ciseau, elle en a fait plein de petits morceaux et elle m'a dit, avec beaucoup de tact: Vas-y, fais-en autre chose!

– Moi, ce que je trouve bien avec les éditeurs, c'est qu’ils se posent pas la question, eux, de savoir si c’est recevable ou pas: ils te font leurs critiques cash et c’est à toi d’encaisser et d’en faire quelque chose pour avancer même si tu t’en es pris plein la gueule.

– Bon, mais il faut pas oublier que c’est finalement juste des taches d’encre sur un peu de papier… L’important c’est de se sentir vivant en le faisant!

– Moi, je suis pas sûr de me sentir vivant en le faisant...

– Ah non? C’est vrai que quand on se prend des pains dans la gueule de la part des éditeurs, alors là oui, on se sent vachement vivant!