samedi 5 mars 2016

Deux contrôleurs en jaune fluo

L’air piquant descend des montagnes blanches, ouvre à la fois ma journée et mon esprit. Tout d’un coup, les lumières rouges et le tintement du passage à niveau: si je veux avoir mon train, je vais devoir courir.

Alors je cours, je passe à quatre pattes sous les barrières rouge et blanc, je me relève. Sauvé: quelqu’un est déjà devant l’abri et a certainement dû appuyer sur le bouton de l’arrêt facultatif.

Une image se superpose à l’interminable parking le long des voies: les deux contrôleurs en jaune fluo que j’ai vus monter hier soir dans le bus, après la gym des enfants.

Alors, plutôt que d’attendre le trajet jusqu’à Morges, je me bats contre mon iPhone pour prendre mon billet alors que le train approche, qu’il s’arrête, que les portes s’ouvrent.

D’entre les sièges de cette ligne où depuis plus de deux ans je n’ai jamais vu le moindre contrôle jaillit un couple en jaune fluo: je leur tends mon téléphone.